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13 Minutes de lecture

Comment intégrer la RSE dans sa stratégie d'entreprise ?

La RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) : un domaine qui touche toutes les sociétés et dont le rôle ne cessera de s'accroître dans les années à venir. Parce qu'elle concerne des enjeux sociétaux et environnementaux de première importance, de plus en plus observés et pris en compte par les candidats à l'embauche, les investisseurs et les consommateurs, la RSE tend à devenir un sujet de premier plan au sein des organisations.

 

La Responsabilité Sociale des Entreprises entre en effet en résonance avec les problématiques actuelles autour du changement climatique et de l'impact de l'activité commerciale sur la société de manière générale. C'est pourquoi le cadre réglementaire de la RSE évolue. L'objectif est d'inciter les employeurs à s'investir davantage en la matière en changeant le mode de fonctionnement de leur organisation.

 

Qu'entend-on exactement par RSE ? Pourquoi et comment mettre en place une telle démarche ? Rise Up fait le point et présente une action concrète menée avec Carbone 4, cabinet de conseil de référence sur les enjeux énergie et climat. 

 

Rise Up et Carbone 4 - un parcours de sensibilisation au dérèglement climatique en e-learning

 

Qu'est-ce que la RSE ? 

 

Que veut dire RSE ?

 

Le sigle RSE signifie Responsabilité Sociale des Entreprises ou Responsabilité Sociétale des Entreprises. La RSE fait référence à une démarche globale et à des pratiques en faveur du développement durable. En d'autres termes, les sociétés qui s'impliquent dans la RSE veillent à ce que leur activité, tout en étant économiquement viable, ait un impact social positif et prenne en compte la protection de l'environnement. 

 

Des mains de personnes d'éthnies différentes tiennent une planète terre en carton

 

C'est quoi la Responsabilité Sociétale (ou Sociale) des Entreprises : définition

 

La commission européenne propose une définition générale de la RSE. Selon l'institution, il s'agit de "la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société". Ce sens donné à la RSE cache plusieurs dimensions : d'une part, les effets exercés sur la société sont multiples ; d'autre part, les entreprises agissent au sein d'un écosystème composé de nombreux acteurs. En conséquence, une description plus précise de la RSE pourrait être celle-ci : "l'intégration par les entreprises des préoccupations en matière sociale et environnementale à leur activité et à leurs relations avec les parties prenantes." Ces dernières sont nombreuses : collaborateurs, dirigeants, actionnaires, clients, fournisseurs, sous-traitants, etc. Rappelons qu'une partie prenante désigne toute organisation ou individu qui possède un intérêt dans le fonctionnement et les résultats de l'entreprise.

 

Quels sont les 7 principes de la RSE ?

 

La norme ISO 26000 détaille les sept axes sur lesquels porte la Responsabilité Sociale des Entreprises :

 

  • La gouvernance de l’organisation.
  • Les droits de l’homme.
  • Les relations et conditions de travail.
  • L’environnement.
  • La loyauté des pratiques (transparence, lutte contre la corruption...).
  • La protection des consommateurs.
  • La contribution au développement local.

 

Élément important à relever : la RSE fait l'objet d'une intégration volontaire à la stratégie de l'entreprise. Aucune loi en vigueur ne l'impose. 

 

Précisons également que l'on peut parler de RSO (Responsabilité Sociétale des Organisations), afin d'englober dans la démarche, en plus des entreprises, les administrations publiques, les associations, les partis politiques, les syndicats, etc.

 

Quels sont les 3 piliers de la RSE ?

 

La Responsabilité Sociale des Entreprises repose sur trois piliers :

 

  • Le pilier économique. Une démarche RSE suppose une activité économique à la fois viable et respectueuse des parties prenantes. Qualité de service, soutien des fournisseurs locaux, transparence dans le fonctionnement de l'entreprise font par exemple partie du volet économique de la RSE.
  • Le pilier social. Celui-ci renvoie en particulier aux politiques et actions en termes de diversité et d'inclusion, d'égalité des chances ou encore de préservation de la santé et du bien-être des collaborateurs. Garantir la sécurité, respecter le droit du travail, signer la Charte de la diversité (texte engageant l'employeur à agir en faveur de la diversité et à dépasser le cadre légal de la lutte contre les discriminations) font partie de ce champ d'application.
  • Le pilier environnemental. De nombreuses actions reflètent la contribution des entreprises à la préservation de l'environnement : diminution du volume des déchets, réduction des émissions de gaz à effet de serre, sensibilisation des salariés aux questions environnementales, financement de projets de compensation carbone... 

 

L'importance de la RSE : quels sont ses enjeux dans une entreprise ? 

 

S'engager dans une démarche RSE suppose un changement de paradigme pour l'entreprise. Les fondements de son modèle sont repensés à l'aune de plusieurs enjeux, dont l'importance grandit au fil des années. Ces enjeux redéfinissent la vision, les valeurs et la manière dont l'organisation fonctionne.

 

Il est aujourd'hui tout à fait réaliste d'affirmer que la survie d'une organisation n'incluant pas les préoccupations environnementales et sociales dans son action et dans son développement est menacée. Et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, il existe une attente de plus en plus forte de la part des parties prenantes sur ces questions. L'image de marque, la réputation de l'entreprise se voient directement impactées par un manque d'engagement social et environnemental. Les consommateurs sont notamment en demande de plus de transparence sur les conditions de production, alors que les investisseurs sont rassurés lorsque les organisations ont parfaitement identifié les risques et se sont préparées à les relever. De même, une véritable démarche RSE devient un facteur de fidélisation des salariés et accroît l'engagement collaborateur. En second lieu, l'appauvrissement des ressources et des matières premières peut conduire certaines entreprises à ne plus pouvoir suffisamment alimenter leurs chaînes d'approvisionnement.

 

Les organisations semblent d'ailleurs parfaitement conscientes des enjeux sociétaux et environnementaux qu'impliquent leurs activités commerciales. Ainsi, l'étude "Changing the Climate in the Boardroom", menée par Heidrick & Struggles et l’Insead fin 2021, révèle que l'environnement constitue une thématique forte au sein des grandes entreprises. 75% des membres de conseils d'administration interrogés déclarent que l'intégration du changement climatique est très importante dans le succès stratégique de leur entreprise. De plus, 63% des sondés déclarent avoir une très bonne compréhension ou une compréhension totale des risques et des opportunités auxquels l'entreprise fait face en la matière. L'étude souligne pourtant que les actions tardent à se mettre en place. Il apparaît que seules 11% des entreprises sondées ont complètement intégré le réchauffement climatique dans leurs décisions d'investissement.

 

Que signifie mettre en place une démarche RSE ?

 

Mettre en place une démarche RSE signifie tout d'abord évaluer l'impact de l'activité de l'entreprise sur la société et l'environnement. En d'autres termes, il s'agit de recenser et de mesurer les éventuels effets négatifs exercés par l'organisation. La démarche se poursuit avec l'engagement dans un processus visant à intégrer les dimensions sociale, environnementale et éthique dans l'activité et la stratégie. Cela implique, comme l'explique la commission européenne, d'"explorer les possibilités de concevoir des produits, des services et des modèles d’entreprise innovants qui contribuent au bien-être de la société et débouchent sur des emplois de meilleure qualité et plus productifs". 

 

Comment élaborer une démarche RSE ?

 

Il convient d'agir en plusieurs étapes. Avant tout, il s'avère indispensable d'établir un diagnostic, voire un audit, afin de comprendre où se situe l'entreprise face aux enjeux du développement durable. Cette première phase, éventuellement complétée d'un benchmark des démarches RSE mises en place par les concurrents, conduit à dégager des axes de travail prioritaires. Une deuxième étape consiste à répertorier l'ensemble des parties prenantes, qu'il faudra ensuite sensibiliser et impliquer dans la stratégie RSE. Dernière étape : l'adoption d'un plan d'action qui déclinera les solutions et les leviers choisis pour conjuguer performance économique, performance sociale et performance environnementale.

 

Si les structures de toute taille et de toute forme juridique peuvent adopter une démarche RSE, cette dernière impacte davantage les grandes entreprises ainsi que les entreprises les plus exposées aux risques, qui sont potentiellement amenées à revoir leur modèle d'affaires.  

 

Exemples d'actions à mener dans le cadre de la RSE

 

Actions répondant aux enjeux économiques et sociaux

  • Revoir sa politique d'égalité des chances.
  • Proposer des dispositifs de formation adaptés aux attentes des collaborateurs afin de soutenir leur développement professionnel.
  • Promouvoir le management collaboratif et inclusif.
  • Sensibiliser les salariés à la discrimination et au harcèlement.
  • Conclure un partenariat avec une association humanitaire.
  • Contribuer à l'insertion professionnelle de personnes en situation de handicap, de demandeurs d'emploi de longue durée ou encore de jeunes non diplômés.
  • Favoriser le bien-être des salariés : attention portée à l'ergonomie au travail, promotion du sport, etc.
  • Établir une charte éthique contre la corruption.

 

Actions répondant aux enjeux environnementaux

  • S'orienter vers des modes de production consommant moins d'eau et d'énergie.
  • Développer des produits plus respectueux de l'environnement.
  • Modifier sa chaîne d'approvisionnement en intégrant plus d'acteurs locaux.
  • S'engager dans une politique de réduction des déchets : dématérialisation des tâches, suppression des produits à usage unique, mise en place du recyclage, voire du compostage...
  • Adopter le Plan De Mobilité Employeur (PDME), qui vise à optimiser l’efficacité des déplacements liés à l’activité de l’entreprise afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. 
  • Choisir des fournisseurs engagés dans le développement durable.

 

Un groupe de collaborateurs discutent des actions RSE à mettre en place

 

Quel est l'objectif d'une démarche RSE ? 

 

L'objectif global d'une démarche RSE est de réduire l'impact environnemental de l'entreprise, d'optimiser le fonctionnement de l'organisation et d'améliorer la qualité de vie des salariés. Voyons ses bénéfices plus en détail. 

 

Assurer la pérennité de l'activité

 

Adopter une démarche RSE, c'est anticiper les risques à venir, notamment en matière environnementale, voire même de les transformer en opportunités (innover pour être moins dépendant des énergies fossiles par exemple). De même, une politique RSE active permet de sécuriser le capital humain de l'entreprise, autrement dit ses collaborateurs, grâce à une protection sanitaire et sociale garantie et une implication constante dans les différents programmes en lien avec la qualité de vie au travail (QVT). 

 

Améliorer la compétitivité et la performance de l'entreprise

 

Par ailleurs, la QVT constitue un réel levier de performance. En favorisant de bonnes conditions de travail, le confort et le bien-être des salariés, elle permet à ces derniers de mieux s'exprimer, de mieux exploiter leurs compétences et de progresser dans un environnement de travail stimulant. Des éléments sources d'un engagement plus élevé et d'une meilleure productivité au quotidien.

 

Autre facteur favorisant de bons résultats pour l'entreprise : une excellente image de marque. Les clients et les consommateurs valorisent la transparence et l'éthique d'une organisation pleinement tournée vers la RSE et seront donc plus enclins à opter pour ses produits ou services. La RSE contribue ainsi à se démarquer commercialement.

 

De même, l'organisation renforce son attractivité auprès des talents et se révèle mieux armée pour fidéliser ses meilleurs éléments. Les retombées sur la santé économique de l'entreprise ne peuvent qu'être positives. De plus, les investisseurs sont de plus en plus sensibles aux mesures sociales et environnementales prises par les entreprises ; ils auront donc plus de facilité à s'engager auprès d'organisations intégrant une politique RSE. Ajoutons que les critères RSE figurent dans un nombre croissant d'appels d'offre dans le cadre de marchés publics.

 

Soulignons enfin qu'une démarche RSE effective mène à une amélioration des process, à une meilleure gestion des ressources, donc à des économies.

 

Augmenter les capacités de résilience de l'organisation

 

Savoir faire face aux risques et aux nouvelles contraintes, c'est savoir s'adapter rapidement aux changements et aux crises. Cette capacité de résilience des entreprises engagées dans la RSE a par exemple pu être observée durant la pandémie de Covid-19. L'étude "Impacts présents et futurs de la Covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement et les pratiques achats" est à ce titre éclairante. 82% des acheteurs interrogés ont estimé qu'une politique d'achats responsables les a aidés dans la gestion de la relation fournisseurs et le maintien de leur activité. En outre, 56% d'entre eux ont affirmé que cette politique d'achats responsables a facilité la gestion des risques de rupture d'approvisionnement. 

 

Quelles sont les réglementations et normes RSE applicables en France ?

 

Il n'existe pas de cadre législatif véritablement contraignant sur les questions de RSE. Autrement dit, les entreprises ne se voient pas obligées de définir et de décliner une stratégie précise en la matière. L'approche adoptée est celle de l'incitation. Un certain nombre de mesures visent à encourager les organisations à réduire les impacts négatifs de leur activité. L'objectif est de leur offrir les moyens et l'opportunité de repenser leur place dans la société, de réorienter leurs valeurs et leur philosophie. Des obligations légales existent malgré tout en France, certaines entreprises devant déclarer leurs actions RSE et leurs résultats.

 

La loi PACTE (2019)

 

Sans être une loi dédiée à la RSE, la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) introduit des dispositions tournées vers la responsabilité sociétale de l'entreprise. Cette dernière peut notamment adopter le modèle de "société à mission". Le ministère de l'Économie et des Finances définit cette démarche comme suit : "Il s'agit pour une entreprise d'affirmer publiquement sa raison d'être, ainsi qu’un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux qu'elle se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité." L'organisation assume ainsi un rôle dans la préservation du bien commun.

Si la mise en application de la loi repose sur le principe du volontariat, celle-ci met en lumière les nouveaux enjeux qui se présentent aux entreprises et permet de sensibiliser l'ensemble des employeurs.

 

La loi sur le devoir de vigilance (2017)

 

La loi relative au devoir de vigilance concerne les entreprises établies en France qui emploient au moins 5 000 salariés en France ou 10 000 dans le monde. En vertu du texte, ces structures doivent se doter d'un Plan de vigilance qui vise à identifier les risques et à prévenir les atteintes graves engendrées par leur activité envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement. Sont concernées non seulement l'activité de l'entreprise mais aussi l'activité des sociétés qu'elle contrôle, l'activité de ses sous-traitants et de ses fournisseurs. Cette loi pionnière renforce de fait la responsabilité sociétale des grandes entreprises.

 

Le reporting extra-financier et la directive CSRD

 

Les grandes entreprises sont tenues de communiquer sur les implications sociales, environnementales, sociétales de leurs activités ainsi que sur leur mode de gouvernance. La publication de ces informations prend le nom de reporting extra-financier. Celui-ci offre l'opportunité à l'entreprise d'être transparente sur les conséquences de son activité et les mesures mises en place pour réduire son impact social et environnemental. 

 

La directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive - Directive sur les rapports de développement durable des entreprises, en français) impose des obligations plus exigeantes à partir de 2024. Ce texte a pour but d'harmoniser le reporting extra-financier réalisé par les entreprises en Europe, en améliorant la disponibilité et la qualité des données rendues publiques. La directive exige également la vérification des déclarations par un organisme tiers. Ce reporting concernera par ailleurs, à terme, un périmètre d'entreprises plus étendu. 

 

La norme ISO 26000

 

Enfin, la norme ISO 26000 fait figure de référence pour toute structure souhaitant mener une démarche RSE. Il s'agit d'un standard international qui vise à définir les lignes directrices de la RSE. Nous l'avons vu, l'ISO 26000 aide les entreprises à construire leur stratégie RSE autour de sept questions, dont l'environnement, les droits de l'homme, les conditions de travail ou encore les bonnes pratiques dans le monde des affaires. 

 

Former les salariés aux spécificités du dérèglement climatique : la collaboration de Rise Up avec la Carbone 4 Académie

 

Depuis sa création en 2007, Carbone 4 se positionne comme un acteur majeur dans l'accompagnement de la transformation des organisations vers la décarbonation et l'adaptation au changement climatique. Ce cabinet de conseil spécialisé dans les enjeux énergie et climat se double d'un organisme de formation certifié Qualiopi. C'est sur ce deuxième volet que Rise Up entre en jeu. Les équipes de Rise Up sont en effet intervenues pour aider l'entreprise à mettre en place sa "Carbone 4 Académie". Ce véritable pôle pédagogique délivre des formations aux professionnels centrées sur les sujets en lien avec le changement climatique. Une excellente manière de valoriser l'expertise des consultants de Carbone 4. 

 

L'intégration de la solution LMS/LXP Rise Up a conduit au déploiement et à la gestion de quatre parcours de formation :

 

  • Construire sa feuille de route climat, pour engager la redirection écologique de l'organisation.
  • Calculer le bilan carbone de son organisation.
  • Adapter son organisation au changement climatique en appliquant la méthodologie OCARA (Operational Climate Adaptation and Resilience Assessment). Cet outil clé permet de réaliser son diagnostic de résilience climatique et de lancer sa démarche d'adaptation.
  • Devenir un expert financier du climat (acquérir les connaissances et les outils nécessaires aux métiers de la finance afin de répondre aux nouvelles réglementations).

 

Plus de 600 apprenants ont déjà suivi au moins l'un de ces parcours. 

 

Rise Up et Carbone 4 - un parcours de sensibilisation au dérèglement climatique en e-learning