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Qu’est-ce qu’une culture de l’apprentissage ?
Nous vous avons concocté une série d’articles sur la culture de l’apprentissage − ce qui constitue une culture de l’apprentissage, les éléments clés à mettre en place, les avantages de se doter d’une culture de l’apprentissage et comment l’établir.
Consultez nos autres articles sur la culture d'apprentissage :
Entretien avec Nigel Paine - établir une culture de l'apprentissage
Culture de l'apprentissage : implication et expérience collaborateur
Culture de l'apprentissage : comment faire face à la pénurie de compétences
Comment définir la culture de l'apprentissage en entreprise ?
C’est une question qui revient souvent, et les réponses sont toutes plus variées les unes que les autres. En réalité, il n’existe pas de définition unique de la culture de l’apprentissage, et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose.
Pourquoi ? Parce qu’une culture de l’apprentissage prend un sens différent selon les personnes et les entreprises qui la mettent en place. L’important, c’est que les chefs d’entreprise et les responsables de l’apprentissage et du renforcement des compétences réfléchissent à ce qu’ils entendent par culture de l’apprentissage, et à ce que celle-ci implique pour leur entreprise et leur contexte. Mais avant tout, il faut intégrer l’idée qu’une culture de l’apprentissage n’est pas simplement « un programme d’enseignement ».
Il est essentiel que l'ensemble de l'entreprise soit mobilisé
Avant toute chose, une culture de l’apprentissage nécessite que l’ensemble de l’entreprise soit mobilisée. C’est une condition sine qua non.
En effet, l’idée n’est pas d’avoir des poches d’excellence disséminées dans l’entreprise, avec des employés en quête d’apprentissage, mobilisés pour contribuer au succès de l’entreprise, alors que d’autres s’en tiennent au strict cadre de leur fonction, se contentant de suivre des cours de temps en temps mais sans être vraiment impliqués dans l’apprentissage ou l’amélioration des résultats de leur société.
Et il ne s’agit pas non plus d’attendre des hauts dirigeants qu’ils demandent à leurs collaborateurs d’apprendre.
Une culture de l’apprentissage, c’est quand chaque employé s’engage à apprendre, pour lui-même, mais aussi pour le bénéfice de son équipe et de l’entreprise dans son ensemble. C’est quand les collaborateurs sont prêts à améliorer leurs méthodes de travail pour améliorer un système, un produit ou un service, ou résoudre d’éventuels problèmes... Il s’agit d’adopter un état d’esprit collectif, où chacun adhère à l’idée de l’apprentissage et du perfectionnement continus.
Culture de l’apprentissage : un concept d'innovation en entreprise aux définitions multiples
Pour commencer, examinons différentes définitions de la culture de l’apprentissage : « Une culture de l’apprentissage est une culture qui favorise l’ouverture d’esprit, la quête autonome de connaissances et un apprentissage partagé axé sur la mission et les objectifs de l’entreprise ». Cette définition, souvent citée, proviendrait du CEB (Corporate Executive Board) avant que celui-ci ne soit racheté par Gartner, cabinet de conseil et de recherche dans le secteur des nouvelles technologies.
Dans un article pour la Society for Human Resource Management, Robert J. Grossman, professeur d’études de gestion aux États-Unis, a proposé une définition similaire : « Une culture de l’apprentissage désigne une communauté de travailleurs à qui l’on inculque un schéma de pensée axé sur le perfectionnement. Les collaborateurs souhaitent non seulement apprendre et mettre en application leurs connaissances pour contribuer à la réussite de l’entreprise, mais ressentent également le besoin de partager leur savoir avec les autres ».
Ces deux définitions reposent sur l’idée d’alimenter l’apprentissage collectif par l’apprentissage individuel : les employés apprennent de manière autonome, grâce et avec les autres, et partagent leurs connaissances au sein de l’entreprise.
C’est cet accent sur l’apprentissage collectif qui intéresse vraiment Nigel Paine, auteur, conférencier et spécialiste de l’apprentissage et de l’encadrement. Selon lui, une culture de l’apprentissage doit être axée sur la résolution des problèmes organisationnels et reposer sur quatre éléments essentiels : l’autonomisation, la confiance, l’implication et l’encadrement. Pour en savoir plus sur ces quatre éléments et la manière dont M. Paine les relie aux cultures de l’apprentissage, consultez le prochain article de cette série, notre entretien avec lui : Établir une culture de l’apprentissage.
Quels sont les avantages d'instaurer une culture d'apprentissage en entreprise ?
Développer l'engagement des collaborateurs
Une implication forte des salariés dans l'apprentissage, pour eux-mêmes mais aussi au service de l'entreprise, mène à une implication globale supérieure au poste de travail. S'engager dans son évolution professionnelle, s'épanouir à travers l'acquisition de nouvelles compétences, se sentir lié aux autres par une volonté commune de s'améliorer et de grandir au sein de la société : nous avons là des facteurs qui, nécessairement, permettent de développer l'engagement collaborateur. Celui-ci se manifeste par un niveau d'investissement personnel élevé et un travail en équipe plus efficace (meilleure ambiance, communication de qualité, motivation en hausse), ce qui conduit à de meilleures performances. Autre bénéfice d'un haut niveau d'engagement : un taux de rotation du personnel qui diminue. Résultat : des dépenses et du temps consacrés aux recrutements externes en moins.
On note également, en toute logique, une baisse de l'absentéisme. L'activité subit ainsi moins de soubresauts, de "coupures", qui affectent aussi bien le rendement que le climat de travail.
Accentuer la marque employeur
Faire de la culture de l'apprentissage un pilier de la philosophie de l'entreprise envoie un signal positif aux talents extérieurs qui pourraient rejoindre les équipes, mais aussi aux partenaires et aux clients. L'organisation gagne en attractivité et suscite la confiance. Il en va de même en interne : l'entreprise jouit d'une image favorable et un attachement se crée. Elle a donc tout intérêt à faire de sa culture un atout qui va la différencier de ses concurrentes. En conséquence, elle a tout à gagner à intégrer son engagement en faveur d'un apprentissage continu à sa marque employeur. N'oublions pas le rôle crucial de cette dernière dans un contexte de pénurie des talents et de contexte économique incertain. S'assurer de la confiance des parties prenantes, attirer et fidéliser d'excellents collaborateurs, reposent en grande partie sur le message et l'image que l'entreprise véhicule.
Améliorer l'adaptabilité et l'agilité
Enfin, des collaborateurs engagés et soucieux de progresser sont plus à même de répondre aux défis qui se présentent à l'organisation. Le nécessaire ajustement des compétences pour faire face à la mutation des métiers et aux évolutions du marché est bien plus aisé dans une organisation apprenante. Des collaborateurs tournés vers l'apprentissage ont une perception plus aiguë des enjeux liés à leurs fonctions et à l'activité de l'entreprise. Ils développent ainsi des soft skills particulièrement recherchées : adaptabilité et agilité.
En d'autres termes, ces salariés sont mieux armés face à des situations complexes et imprévues, qui nécessitent réactivité et maîtrise de soi. Ajoutons que ce qui est valable sur un plan individuel se répercute au niveau global de l'entreprise : cette dernière entre dans une dynamique de progression et d'innovation constantes, grâce à un personnel bien formé, parfaitement lucide sur les challenges à relever et les nouvelles réalités qui peuvent se faire jour.
Culture de l’apprentissage et innovation technologique
L’innovation technologique a transformé nos manières d’apprendre
Au sein d’entreprises apprenantes, l’apprentissage n’est pas « inculqué » aux collaborateurs, par exemple par le biais d’un cours ou d’initiatives émanant de la direction. Bien que les cours et les mesures d’apprentissage puissent être très efficaces et constituent une facette importante des cultures de l’apprentissage, ils doivent s’inscrire dans un contexte plus large.
Les entreprises doivent permettre et encourager leurs employés à apprendre les uns des autres et les uns avec les autres, et faire en sorte que l’apprentissage se fasse dans le cadre du travail. Cela nécessite de mettre en place un climat de communication et de collaboration ainsi que les outils et les technologies adaptés.
Les collaborateurs doivent pouvoir travailler et apprendre par voie numérique, qu’ils soient en présentiel, en télétravail ou en travail hybride. La pandémie de Covid-19 nous a montré à quel point l’apprentissage au sein des équipes est essentiel.
En effet, en 2020, de nombreuses interrogations ont émergé : « Comment favoriser l’apprentissage dans un contexte de travail à distance ? Comment permettre aux employés d’accéder aux informations dont ils ont besoin et comment maintenir le lien dans un monde virtuel ? ».
Désormais, l’accent est davantage mis sur la gestion des différents environnements de travail : « Comment favoriser l’apprentissage d’une main d’œuvre hybride ? Quel rôle peuvent jouer les nouvelles technologies ? Comment les employés peuvent-ils coopérer, communiquer et partager leurs connaissances en ces temps si incertains ? ».
L’apprentissage en période trouble
Autant de questions importantes, particulièrement depuis que la pandémie a montré à quel point les entreprises dotées d’une forte culture de l’apprentissage étaient plus réactives et pouvaient s’adapter plus efficacement aux évolutions du marché. D’autant que ces entreprises se sont généralement munies des processus et des outils technologiques nécessaires, ce qui leur permet de réagir de manière plus agile. Au sein d’entreprises apprenantes, les technologies facilitent l’accès à un apprentissage pertinent, en temps utile. Et le choix ne manque pas : les employés ont à leur disposition de nombreux contenus et modalités.
Bien entendu, de nombreuses entreprises qui avaient tardé à adopter le numérique avant la pandémie n’ont eu d’autre choix que de se jeter à l’eau quand le Covid-19 a frappé. Et nombre d’entre elles ont été très efficaces en la matière, découvrant que le travail et l’apprentissage numériques pouvaient constituer un réel plus ! Elles sont d’ailleurs nombreuses à envisager l’adoption d’une approche hybride sur le long terme.
Sans compter que 50% des travailleurs devront envisager une reconversion professionnelle d’ici 2025.
La culture de l’apprentissage : pour son développement est un catalyseur de performances pour les entreprises culture
Les entreprises apprenantes et performantes en chiffres
Toutefois, les bienfaits d’une culture de l’apprentissage vont bien plus loin. Une étude menée par le cabinet de conseil Bersin by Deloitte a mis en évidence plusieurs de ces avantages pour les « entreprises apprenantes et performantes » : ce terme, inventé par le cabinet, désigne des entreprises plus innovantes, plus rentables, plus productives, tournées vers l’avenir, à l’écoute des clients et axées sur la qualité.
Voici les principaux résultats de l’étude :
- 92% plus à même d’innover
- 46% plus susceptibles de devenir chefs de file sur le marché
- 17% plus de chances d’être leaders en termes de parts de marché
- 58% mieux préparées à répondre aux demandes futures en matière de compétences
- 34% plus à même de répondre aux attentes des clients
- 26% plus susceptibles de proposer des produits de qualité
- 37% plus de productivité au sein du personnel
Le fondateur de Bersin (Josh Bersin) est tellement convaincu de l’importance d’une culture de l’apprentissage forte qu’il a déclaré : « Le plus grand facteur d’impact pour les entreprises est d’établir une culture de l’apprentissage forte ».
C’est une affirmation assez catégorique, mais qui suscitera certainement l’approbation d’un grand nombre de personnes.
Comment développer une culture d'apprentissage ?
Développer une culture d'apprentissage, c'est tout d'abord créer un environnement incitant les collaborateurs à exprimer tout leur potentiel et leur donnant envie de monter en compétences. Pour cela, il convient d'offrir des opportunités professionnelles aux talents et, plus largement, de favoriser l'évolution en interne. Cela implique d'être à l'écoute des besoins des salariés, de répondre à leurs attentes en termes de développement des compétences et d'orientation de carrière. Mettre en œuvre une stratégie de mobilité interne, proposer des dispositifs de formation personnalisés font partie des mesures à adopter.
Toutefois, cela ne suffit pas. Devenir une organisation apprenante nécessite de placer l'apprentissage et la formation à tous les niveaux de l'entreprise et d'encourager l'ensemble des salariés à se mobiliser pour renforcer leurs compétences professionnelles. L'accent doit être mis sur le travail collaboratif pour embarquer le personnel dans une même dynamique. Une communication fluide est également nécessaire afin, d'une part, de bien comprendre les besoins des collaborateurs et, d'autre part, de diffuser les valeurs de l'entreprise et d'informer sur les mesures prises en faveur de l'apprentissage continu.
Enfin, il est essentiel d'accompagner les salariés dans leurs initiatives de développement des compétences. Objectif : les aider à grandir et à s'épanouir au sein de l'entreprise.
Comment le développement de la culture d'apprentissage a pu améliorer l'efficacité opérationnelle des collaborateurs ? Le cas de Sika
Présente dans plus de 100 pays, Sika est une entreprise leader dans les produits chimiques de construction. Son besoin premier pour assurer l'adoption par ses salariés de son programme de formation : le développement d'une culture d'apprentissage. Un état des lieux a montré les freins existants et permis d'identifier les leviers à utiliser pour faciliter la diffusion d'un nouvel état d'esprit, tourné vers une montée en compétences fluide et naturelle. Contenus de formation peu engageants (fichiers PDF ou PowerPoint), processus d'inscription long et sinueux, LMS rigide : les conclusions du diagnostic ont conduit Rise Up à se positionner afin de proposer une solution globale, plaçant au centre l'engagement apprenant.
Cet engagement apprenant est d'autant plus important que les collaborateurs disposent d'une expertise technique riche (eu égard au secteur d'activité dans lequel Sika est spécialisé). Valoriser celle-ci par un partage des connaissances, via la création de formations par les salariés eux-mêmes, constituait une évidence.
Concrètement, Rise Up a développé pour Sika une solution sur mesure associant :
- Une plateforme de formation ergonomique et facile d'accès. Il est désormais possible pour les salariés de se former via leur smartphone. Une évolution indispensable pour les salariés de terrain ne disposant pas d'ordinateur.
- Un outil auteur intuitif, que les talents s'approprient aisément et en autonomie pour pouvoir créer leurs contenus de formation rapidement. Depuis la mise en œuvre de la solution Rise Up, 200 experts ont ainsi diffusé leurs savoirs en utilisant l'outil auteur.
- Une optimisation du performance management, en positionnant le manager comme acteur clé dans le développement des compétences des équipes.
- L'intégration du LMS Rise Up dans l'écosystème RH de Sika.
Intégration du LMS dans l'écosystème RH pour maximiser l'apprentissage
L'une des forces de la solution Rise Up : l'interconnexion entre son outil LMS et le Système d'Information des Ressources Humaines (SIRH) de Sika (la plateforme SAP SuccessFactors Employee Central). Ainsi, les données des collaborateurs, centralisées dans le SIRH, viennent alimenter la plateforme de formation et optimiser les parcours d'apprentissage. Le risque d'erreurs diminue et les informations sur les apprenants sont mises à jour en temps réel (changement de poste, arrivée d'un collaborateur...).
En outre, certains process clés, comme les inscriptions, s'accélèrent, voire sont automatisés. Par ailleurs, la synchronisation de la data des deux solutions logicielles rend possible la gestion de scénarios (onboarding, congé maternité...). Ajoutons que le LMS assure le stockage de l'historique des formations déployées par l'entreprise (dont les formations réglementaires) et de leurs résultats.
Accroître l'efficacité opérationnelle grâce à une culture d'apprentissage structurée et efficace
La personnalisation de l'offre Rise Up aux problématiques de Sika a conduit au déploiement d'une véritable académie digitale, support dédié à la diffusion d'une culture d'apprentissage à l'échelle de l'organisation. L'engagement des différents acteurs de l'entreprise s'est naturellement renforcé. Les salariés-experts disposent désormais d'un outil auteur souple et performant pour créer leurs contenus de formation. Les managers, de leur côté, détectent des opportunités de formation et ciblent les bonnes audiences plus facilement.
Enfin, les collaborateurs sortent d'une certaine passivité pour prendre en main le développement de leurs compétences et devenir véritablement acteurs de leur parcours d'apprentissage. Les chiffres reflètent ces évolutions, avec 74% d'apprenants actifs sur la plateforme, un score de réussite de 85/100 et, chez les employés en usine, un taux de complétion de 74%.