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Collaborative Learning : Améliorer l’apprentissage en favorisant la coopération entre pairs
Le baromètre Cegos “Transformations, Compétences et Learning” 2022 révèle que 40% des directeurs et responsables des ressources humaines ressentent une difficulté à faire coïncider les besoins en compétences de leur organisation et l’offre de formation. Du côté des salariés, 41% d’entre eux estiment que la réponse de formation apportée par l’entreprise arrive trop tardivement au regard de leurs besoins.
Le collaborative learning fournit une réponse pertinente à ces problématiques. Il fait référence à un apprentissage des salariés au contact des pairs, ce qui tend à renforcer les compétences en continu, au plus proche des attentes de chacun.
Que recouvre exactement le collaborative learning ? Quels sont les avantages de cette méthode pédagogique dans la formation professionnelle ? Comment le déployer au sein de l’entreprise ? Rise Up vous répond !
Qu’est-ce que le collaborative learning ?
La définition du collaborative learning tient en quelques mots : apprendre avec et grâce aux autres. Il s’agit d’une méthode d’apprentissage misant sur l’apport de chaque individu au groupe. Le collaborative learning s’appuie sur une mise en commun des connaissances, des expertises et des pratiques, pour une montée en compétences régulière de tous. En français, on parle d’apprentissage collaboratif.
On note dans cette approche pédagogique :
- une interdépendance entre les apprenants ;
- le renforcement du travail en équipe ;
- un apprentissage qui rompt avec la verticalité des méthodes traditionnelles.
Attention à ne pas confondre collaborative learning et apprentissage coopératif ! Ce dernier se réfère à la création de petits groupes hétérogènes qui travaillent à la réalisation d’une tâche spécifique. Nous sommes ici dans un schéma pédagogique plus adapté au monde de l’éducation qu’au monde professionnel. De plus, ce modèle se limite aux travaux de mise en pratique. Le collaborative learning désigne lui une méthode globale, qui se déploie sans barrière temporelle et n’est pas limitée à certaines activités.
Les bénéfices du collaborative learning pour les équipes
Un système décentralisé
Le principe fondamental du collaborative learning est la mise à disposition de contenus de formation par les collaborateurs eux-mêmes, les destinataires étant tout simplement leurs collègues. Ce système de peer-to-peer (apprentissage entre pairs) est qualifié de décentralisé puisque l’apprentissage est à 100% horizontal. Les collaborateurs sont mis sur un pied d’égalité : tout le monde est à la fois “sachant” et “apprenant”. Chaque talent est incité à nourrir l’entreprise de son savoir et de son expertise. À ce titre, Rise Up a mis en place un outil dédié au User-Generated Content, qui permet aux salariés de concevoir en toute simplicité, directement sur leur LMS, des modules de formation à partir de leurs connaissances. Les administrateurs, via l’activation d’une option de relecture, peuvent relire les contenus avant publication.
Cette approche de la formation renforce l’engagement apprenant car elle valorise les compétences et stimule l’apprentissage.
Des communautés d’apprenants pour consolider l’esprit d’équipe
Le collaborative learning humanise la formation, en particulier la formation à distance. Cette méthode pédagogique rompt avec l’isolement, plus ou moins important, engendré par l’e-learning. Ce dernier conduit en effet le collaborateur à apprendre seul, bien souvent de manière passive. L’apprentissage collaboratif va lui de pair avec la constitution de communautés d’apprenants, à l’intérieur desquelles les membres échangent, partagent des ressources, des bonnes pratiques, communiquent sur leurs expériences, bref apprennent les uns des autres. Via une plateforme dédiée, il est facile et naturel d’interagir (il suffit de poster des commentaires ou des réactions par exemple). Résultat : le lien social est maintenu, voire renforcé, et l’apprenant devient actif en participant à la montée en compétences de ses collègues.
Les groupes d’apprenants transcendent les départements et la hiérarchie. Le travail de formation mené en leur sein renforce l’esprit d’équipe et l’intelligence collective, tout en imprégnant l'entreprise d’une culture tournée vers l’apprentissage.
Des formations flexibles et agiles
Caractérisé par les échanges entre les talents, le collaborative learning repose sur une structure souple et maniable. Les contenus de formation évoluent au rythme du travail, au rythme des enjeux et des besoins métiers. Conçue en quelques heures, actualisée en quelques minutes par les collaborateurs sur le LMS, cette matière est véritablement vivante, en plus d’être accessible à tout salarié. Le collaborative learning se prolonge par des discussions via les outils collaboratifs, sur des créneaux choisis par les différents apprenants et l’expert interne concernés.
Parmi les avantages du collaborative learning, on compte donc la flexibilité et l’agilité. Les salariés créent et apprennent, tour à tour, aux moments les plus opportuns pour eux et sur des durées qui leur conviennent.
Les responsables de formation et équipes RH jouent ici un rôle de facilitateurs. Ils doivent stimuler cette dynamique de collaborative learning, par exemple en ajoutant de la gamification au processus de création de modules par les salariés (qui reçoivent alors une récompense).
Des économies sur les formations
L’apprentissage collaboratif nécessite peu d’investissement. Il suppose l’utilisation d’une salle disponible dans les locaux de l’entreprise et/ou d’outils collaboratifs (applications de communication notamment, logiciel de partage de fichiers), dont les salariés bénéficient déjà dans le cadre de leur travail. Quant aux ressources d’apprentissage, elles sont constituées avant tout des connaissances des experts internes, qui les enrichissent d’éléments sélectionnés sur Internet (articles de blog, podcasts…). Par ailleurs, il n’y a besoin ni de formateur externe, ni d’ingénieur pédagogique, ce qui est gage non seulement d’économies substantielles mais aussi d’un gain de temps important.
Comment favoriser l’implémentation du collaborative learning au sein d’une organisation ?
L’implémentation du collaborative learning doit se placer dans un contexte plus large, celui du travail collaboratif. Instaurer un mode d’apprentissage basé sur la collaboration peut difficilement se faire si les salariés n’ont pas l’habitude de travailler en équipe, voire en transversalité, au quotidien. Il est également nécessaire que le management suive, avec l’adoption de pratiques tournées vers l’autonomisation et la responsabilisation des collaborateurs. Il revient également au manager de proximité de stimuler et d’encourager les employés à se former et à partager leurs connaissances.
Sur un plan pratique, il s’avère judicieux de désigner une personne en particulier qui se chargera de faciliter la mise en place d’une action de collaborative learning au sein d’un groupe d’apprenants.
Établir une culture d’apprentissage
Devenir une organisation apprenante, autrement dit positionner l’acquisition de compétences comme moteur de l’activité de l’entreprise : un préalable qui facilite grandement l’instauration de méthodes pédagogiques innovantes, à l’image du collaborative learning. Développer une culture d’apprentissage conditionne l’état d’esprit des salariés, les amène naturellement à acquérir de nouveaux réflexes : élargir ses connaissances au quotidien, questionner ses collègues “experts”, rechercher des sources d’informations pertinentes, etc.
Cela implique parfois un changement de paradigme pour les entreprises. Au lieu de réagir “après coup”, c’est-à-dire de concevoir des dispositifs de formation une fois que les lacunes ont été identifiées, elles doivent au contraire favoriser en amont une croissance continue des compétences. L’une des clés est de miser sur le social et l’humain, en engageant le personnel à resserrer ses liens et à contribuer au quotidien à la diffusion des connaissances.
Développer la flexibilité des équipes
Des emplois du temps figés et répétitifs, avec une séparation nette entre les plages horaires dédiées à la formation et le reste de la journée de travail : une situation très peu adaptée au développement du collaborative learning. C’est bien une approche inverse qu’il convient d’adopter. Les équipes ont besoin de flexibilité, de marge de manœuvre ; il faut donner toute latitude aux collaborateurs pour qu’ils s’organisent et insèrent des temps d’apprentissage à leur planning aux moments les plus opportuns.
La flexibilité se joue également sur un autre aspect, qui s’avère stratégique pour l’entreprise : la compétitivité. En effet, le déploiement extrêmement rapide des formations a pour conséquence une agilité nouvelle, une plus grande capacité à s’adapter au marché. Les compétences s’ajustent en temps réel aux besoins, ce qui optimise la réactivité des équipes.
Miser sur la qualité des contenus et l’ancrage mémoriel
L’écueil du collaborative learning : l’absence de cadre et de contrôle, donnant lieu à des échanges potentiellement peu qualitatifs et insuffisamment structurés. Les salariés experts diffusant leur savoir se doivent de préparer des supports de qualité et susciter des réactions de la part de leurs pairs (par exemple les inciter à poser des questions, émettre des commentaires, etc.).
Bien menées, les actions de collaborative learning présentent des atouts dont les modalités de formation plus classiques ne disposent pas (ou dont elles disposent moins) : l’interactivité entre collègues, dans un climat à la fois professionnel et convivial, des collaborateurs proactifs, aussi bien lorsqu’ils créent des contenus que lorsqu’ils suivent des formations préparées par leurs pairs. Il existe une forte responsabilisation des collègues dans le collaborative learning, que l’on ne retrouve pas dans l’e-learning par exemple.
Cet engagement manifesté par tout un groupe est gage d’une meilleure rétention des informations. L’ancrage mémoriel est optimisé.
Mettre en place les outils collaboratifs nécessaires
La généralisation du télétravail a un fort impact sur les modalités de déploiement du collaboratif learning. Il est désormais rare que tous les collaborateurs se trouvent au bureau au même moment. De ce fait, l’apprentissage collaboratif s’épanouit en distanciel ou en mode hybride, avec certains apprenants sur site, d’autres à distance. Cela suppose l’adoption d’une série d’outils collaboratifs digitaux. Leur utilisation intervient à tous les stades du processus :
- lors de la création des contenus. Nous l’avons vu, le salarié utilise par exemple un outil-auteur dédié, comme celui de la plateforme Rise Up, sur lequel peuvent intervenir d’autres personnes (collaborateurs, administrateurs). Il lui est également possible de fournir du contenu supplémentaire et de mettre cette matière à disposition de tous via des outils de stockage et de partage de fichiers ;
- lors de la diffusion des contenus. Souvent, apprenants et salariés experts se rassemblent grâce à une solution de visioconférence.
- après la formation. Les participants se retrouvent dans des espaces de discussion accessibles sur leur LMS ou leur application de communication telles que Slack ou Microsoft Teams.
De manière générale, les outils collaboratifs en ligne permettent de booster les échanges et d’organiser facilement des travaux de groupe.
Les défis que le collaborative learning doit relever
Une méthode d’apprentissage sans véritable chef d’orchestre, l’absence de règles formelles quant à la mise en œuvre des formations, la nécessité de faire travailler ensemble des collaborateurs qui ne s’entendent pas forcément toujours bien : le collaborative learning, s’il possède d'indéniables points forts, présente également quelques risques. Il faut donc y porter une sérieuse attention et être prêt à relever certains défis.
La qualité de la communication, le lien humain, constituent la clé de voûte du collaborative learning. De là naissent de potentielles difficultés. La première d’entre elles : l’émergence de conflits interpersonnels entre les participants. Les divergences d’opinion, l’opposition de personnalités sont fréquentes.
Au lieu de les considérer comme des points négatifs, il convient de les exploiter en considérant cette diversité comme une richesse. Pour y parvenir, il est primordial d’opter pour une communication ouverte et de favoriser l 'écoute. Autre problème éventuel : une répartition inégale des tâches lorsque le projet est mené à plusieurs (ce qui est fréquent !).
Il est utile de fixer des règles en amont, en déterminant le rôle de chacun. De même, afin d’assurer la coordination des efforts, l’utilisation d’un outil de planification des tâches ainsi qu’un état d’esprit centré sur la coopération et le soutien mutuel se révèlent d’une aide précieuse. Reste enfin la question du leadership. En l’absence d’un chef de projet, il est nécessaire d’opter pour un leadership partagé, qui voit l’influence et le pouvoir décisionnel attribués à des personnes différentes en fonction de l’avancement de la formation.