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Digital Learning : le guide complet
L’e-learning constitue la forme la plus traditionnelle de digitalisation de la formation. Nombre d’entreprises y ont donc recours. À ses côtés s’épanouit un autre concept, très proche : le digital learning, qui séduit de plus en plus d’organisations. Moderne, personnalisable, interactive et évolutive, cette méthode de formation s’appuie sur les possibilités des nouvelles technologies, en perpétuelle progrès.
Les chiffres de l’ISTF, organisme de formation spécialisé dans le digital learning, sont révélateurs : 85 % des professionnels de la formation considèrent le digital learning comme efficace, un chiffre qui progresse chaque année. Le baromètre 2022 révèle en outre que les deux raisons principales de passer au digital learning sont l'amélioration des performances pédagogiques des formations d’une part et une plus grande réactivité face aux enjeux business d’autre part.
Rise Up vous présente en détail les concepts d’e-learning et de digital learning. Découvrez également dans cet article comment réussir vos formations digitalisées et capitaliser sur leurs atouts !
Les concepts de l’e-learning et du digital learning
E-learning et digital learning font tout deux référence à l’utilisation du digital dans la pédagogie, en premier lieu dans le cadre de la formation à distance. L’objectif reste le même : faciliter l’accès à la formation et améliorer l’efficacité de l’apprentissage. Il existe toutefois des subtilités propres à chacune de ces deux modalités d’apprentissage.
E-learning : définition
La définition du e-learning est simple : il s’agit d’un mode d’apprentissage à distance et en ligne. L’apprenant, via une plateforme de formation dédiée (LMS - Learning Management System), accède à sa formation depuis son dispositif (ordinateur, mais aussi tablette et smartphone dans la plupart des cas). La différence majeure par rapport à un parcours en présentiel est la possibilité d’accéder au contenu à tout moment et depuis n’importe quel lieu. L’apprenant progresse ainsi à son rythme.
L’e-learning est traditionnellement tourné vers le contenu de formation, le but étant de proposer des modules compatibles avec l’apprentissage à distance. La vidéo s’avère être un média particulièrement adapté : l’apprenant visionne ses cours puis valide ses nouvelles connaissances via un quiz, avant de passer à la vidéo suivante.
L’e-learning constitue une composante du digital learning, qui englobe une plus large palette d’outils et s’invite même dans la formation en présentiel.
Digital learning : définition
Comme l’e-learning, le digital learning est un format d’apprentissage qui repose sur l’utilisation des outils numériques.
La définition du digital learning se différencie de celle de l’e-learning par plusieurs aspects :
- le digital learning englobe de nombreux formats pédagogiques, mise sur la variété et le jeu pour inculquer des savoirs et les mémoriser sur le long terme ;
- à cette notion de plaisir d’apprentissage s’ajoute celle de la collaboration entre apprenants, permise par le développement des outils collaboratifs en ligne ;
- ce mode d’apprentissage est utilisé essentiellement dans la formation à distance, mais peut en sortir. Dès lors que des supports digitaux sont utilisés dans une session en présentiel, comme un casque de réalité virtuelle, on peut parler de digital learning. Ce dernier va donc souvent de pair avec un dispositif mixte (blended learning).
Des stratégies différentes
Nous l’avons dit : il existe des différences entre e-learning et digital learning. In fine, c’est la stratégie qui n’est pas la même. Avec l’e-learning, le cadre est assez strict : il arrive que les temps de formation soient imposés et déduits des horaires de travail. Surtout, le mode d’apprentissage se restreint bien souvent à des modules identiques pour l’ensemble des apprenants.
Le digital learning est de son côté parfaitement compatible avec une formation hybride présentielle / distancielle. Il intègre de plus des ressources supplémentaires, qui permettent au collaborateur de vérifier ses acquis et de réviser si besoin dans les semaines et les mois qui suivent la fin de la formation.
Réussir sa formation en digital learning
Différents types de digital learning
La force du digital learning réside dans ses multiples applications, aussi bien dans la formation en distanciel que dans les sessions en présentiel. Il réunit l’humain et la technologie et met cette collaboration au service d’un apprentissage optimisé. Toutes les parties y gagnent : les responsables de formation et formateurs, qui disposent d’outils d’évaluation performants et ont toutes les clés pour proposer des formations engageantes ; les apprenants, qui sont davantage stimulés et motivés ; mais aussi les managers, qui voient leurs collaborateurs acquérir des compétences plus rapidement.
Il existe plusieurs types de digital learning. L’idéal ? Trouver le bon “mix” entre chaque modalité pédagogique.
Le social learning
Le social learning, appelé aussi collaborative learning, constitue une première approche à exploiter. Il s’agit de créer une synergie entre les collaborateurs eux-mêmes afin qu’ils échangent savoirs et expertises. Cette mise en commun des connaissances crée une émulation et permet à tous d’élargir leurs compétences. Pour l’entreprise, c’est une façon utile et relativement aisée d’exploiter les savoir-faire présents en son sein. Attention toutefois à cadrer ce format d’apprentissage en s’assurant de la qualité des informations partagées.
Côté technique, le social learning s’appuie sur les blogs, les forums, les messageries instantanées et autres outils collaboratifs, tels que les réseaux sociaux d’entreprise.
Le micro-learning
Le micro-learning correspond à des contenus pédagogiques pensés pour une utilisation sur des temps courts. L’apprentissage en mobilité (mobile learning) et le Learning in the flow of work, notamment, doivent s’appuyer sur le micro-learning pour être efficaces. Dans le premier cas, l’apprenant se connecte à sa formation depuis son mobile, simplement quelques minutes, suivant sa disponibilité du moment. Dans le deuxième, le collaborateur intègre l’apprentissage dans son flux de travail : il recherche une information ciblée dont il a besoin pour poursuivre ses tâches. Cela peut se faire grâce à l’intégration de la plateforme de formation dans Microsoft Teams par exemple, une solution qu’a choisie Rise Up.
Concrètement, le micro-learning regroupe des contenus brefs (pas plus de 5 minutes), centrés sur une expertise précise. L’intérêt pour le collaborateur : atteindre rapidement son objectif d’apprentissage et lever un éventuel blocage.
Le video learning
La vidéo est un média prisé et valorisé par tous, comme le prouve son succès sur les réseaux sociaux. Son usage dans le champ de la formation s’avère donc à la fois naturel et pertinent.
Avec le video learning, le support audiovisuel devient ainsi un outil pédagogique. Grâce aux technologies numériques, la vidéo peut être utilisée de multiples manières : vidéo “traditionnelles” (interviews d’experts, mini-films, vidéos explicatives), motion design ou encore vidéos interactives, où l’apprenant doit mener des actions pour faire évoluer le scénario.
À la clé : un message transmis rapidement, une attention et une mémorisation accrues grâce au storytelling.
Les MOOC, COOC et SPOC
Le MOOC (Massive Open Online Course) est une formule qui s’est largement démocratisée ces dernières années. Délivrés généralement par des établissements d’enseignement supérieur, ces cours “ouverts” sont accessibles à distance, librement et gratuitement, par un grand nombre de participants.
Le COOC (Corporate Online Open Course) se restreint lui au périmètre de l’entreprise. Le principe reste le même : délivrer des cours en ligne à une communauté d’apprenants, mais cette dernière reste circonscrite à un groupe précis. Il peut s’agir de contenus destinés au personnel de la société, à ses clients ou à ses partenaires.
Enfin, le SPOC signifie Small Private Online Course, que l’on peut traduire par : “cours en ligne en petit groupe”. Ce type de formation en ligne regroupe donc un nombre limité de participants, et ce sur une période bien définie. Ce dispositif est tutoré, s’appuie sur la pratique (études de cas, mises en situation) et sur les échanges entre les apprenants et un expert formateur.
Les serious games
Indispensable dans la création de formations interactives : le serious game. Ce “jeu sérieux” correspond à une modalité pédagogique de plus en plus prisée, car ludique, engageante… et très efficace. Le jeu, sous de multiples formes (jeu vidéo, simulation, voire véritable jeu de plateau) sert de support à la transmission des savoirs et des savoir-faire. L’apprenant se trouve immergé dans un environnement recréant une problématique qu’il doit apprendre à résoudre.
Outil de formation puissant, le serious game constitue l’un des piliers de l’e-learning interactif, en particulier pour l’acquisition de soft skills.
La réalité virtuelle (VR) et la réalité augmentée (AR)
L’intégration de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée repousse les limites de l’immersion. La réalité virtuelle plonge l’apprenant dans un univers en 3D et l’y fait évoluer grâce à des capteurs de mouvements. La réalité augmentée fait référence à l'ajout de contenus numériques dans un environnement réel. L’apprenant regarde une version “augmentée” de la réalité.
Les casques VR et et autres lunettes AR permettent d’accéder au metaverse, univers virtuel persistant offrant une expérience immersive inégalée, dans lequel l’utilisateur est représenté par un avatar, capable d’agir et d’interagir avec d’autres avatars.
Avantages et inconvénients de la formation en e-learning
Les avantages de l’e-learning
Les avantages de l’e-learning sont nombreux. Tout d’abord, la formation à distance fait gagner du temps au collaborateur : plus besoin de se déplacer pour rejoindre le lieu de formation ! Il suffit d’une connexion internet pour accéder instantanément à ses contenus et poursuivre son apprentissage.
Le corollaire : des économies pour l’entreprise, puisqu’il n’y a ni frais de déplacement, ni frais d’hébergement. La formation en e-learning est en réalité doublement rentable, puisqu’à l’inverse des sessions en présentiel, le nombre de participants est illimité.
Soulignons également l’autonomie et la flexibilité de l’e-learning. Le collaborateur apprend à son rythme, aux horaires qui lui conviennent et sur des durées qu’il adapte lui-même. De plus, l’accessibilité de la formation sur mobile confère une grande liberté à l’apprenant, puisqu’il peut se connecter d’où il veut.
Enfin, l’utilisation d’un LMS comme support de l’e-learning permet un suivi précis de la progression des apprenants. Pour les responsables de formation, les données statistiques fournies par la plateforme permettent d’analyser et d’améliorer les dispositifs plus facilement.
Les inconvénients de l’e-learning
Il faut cependant avoir présent à l’esprit les inconvénients de l’e-learning. Tout d’abord, certains collaborateurs peuvent se montrer réticents face à une formation e-learning, car peu familiers avec les technologies numériques. Il convient dès lors d’effectuer un travail de communication et d’accompagnement.
Ensuite, et c’est le point noir le plus fréquemment cité : l’e-learning isole l’apprenant, puisqu’il se retrouve seul derrière son écran, déconnecté de ses pairs et de son formateur. La communication directe faisant défaut, le collaborateur a facilement tendance à s’ennuyer et à se démotiver. De plus, ce type de formation à distance présente un autre écueil : un contenu de formation impersonnel. Préparés en amont pour un public pré-défini, les modules ne s’adaptent pas au profil précis de chaque apprenant. Une cause de désengagement potentielle de plus !
Enfin, les entreprises sont parfois mal informées sur l’e-learning, car perdues devant une offre pléthorique.
Avantages et inconvénients du digital learning
Les avantages du digital learning
Tout d’abord, on retrouve avec le digital learning des avantages communs avec l’e-learning :
- gain de temps pour les salariés et d’argent pour l’entreprise ;
- plus grande autonomie des apprenants dans la gestion de leur formation ;
- suivi des résultats individuels et collectifs facilité grâce à l’accès à des données fournies par la plateforme LMS.
La formation en digital learning dispose d’atouts supplémentaires. Les modalités d’apprentissage sont plus nombreuses et favorisent l’interactivité. En conséquence, l’expérience utilisateur s’améliore, ce qui renforce l’engagement apprenant. Plus largement, le développement du digital learning concourt à faire de l’entreprise une organisation apprenante.
Résultat : les salariés se sentent accompagnés et voient des retombées réelles de leur formation dans leurs tâches quotidiennes mais aussi dans leur progression de carrière. Pour l’entreprise, le digital learning constitue donc un excellent moyen de fidéliser leurs salariés.
Les inconvénients du digital learning
Là aussi, on retrouve des similitudes entre les inconvénients du digital learning et ceux de l’e-learning. En premier lieu, l’apprenant doit savoir s’organiser, sachant qu’il gère son temps d’apprentissage sans cadre imposé, et parfois sans aucune “stimulation” extérieure. Il est ainsi tentant de faire passer sa formation au second plan, voire de lâcher prise après quelques semaines d’efforts.
Ce danger est d’autant plus grand que le collaborateur a peu voire pas de contacts avec son formateur. En cas de questions ou d’incompréhension face à certains contenus, impossible d’avoir une réponse instantanément. Certains apprenants peuvent se sentir déroutés face à l’impossibilité d’échanger en direct avec l’enseignant et/ou se retrouver bloqués dans leur parcours de formation en digital learning.
Par ailleurs, le développement de dispositifs en digital learning requiert de véritables compétences en interne et implique un investissement conséquent en termes de matériel.
Engager les collaborateurs dans la formation avec l’e-learning et le digital learning
Bien utilisés, l’e-learning et le digital learning peuvent contourner les défauts qu’on leur prête. Mieux : ces formats pédagogiques sont capables d’optimiser l'engagement collaborateur. Comment ? En plaçant l’apprenant au centre du dispositif, et ce grâce à :
- la possibilité d’avancer à son rythme (et non au rythme de la classe, comme c’est le cas en présentiel) ;
- la possibilité d’intégrer des classes virtuelles pour retrouver le côté humain et les échanges immédiats ;
- l’introduction de l’adaptive learning, donc de l’apprentissage personnalisé. Grâce à l’intelligence artificielle, la plateforme détecte le niveau, la progression mais aussi les modalités pédagogiques préférées de chaque apprenant. Ainsi, grâce à l'IA, la formation s’ajuste en temps réel au profil et aux attentes de l’apprenant ;
- la valorisation du travail collaboratif, où chacun apporte et reçoit de ses collègues ce dont il a besoin ;
- la mise en place d’un plan de formation rigoureux. Celui-ci doit intégrer, en amont, une évaluation préalable, afin de placer chaque apprenant dans le bon groupe. En aval, il convient de mettre en place un suivi pour s’assurer de la rétention des savoirs. Pour cela, l'apprenant reçoit des rappels réguliers, qui lui permettent d’assurer une acquisition des compétences sur le long terme.
De plus, pour rompre la monotonie et l'éventuel ennui, les contenus gagnent en dynamisme et sont découpés en séquences beaucoup plus courtes qu’auparavant (intégration du micro-learning, comme on l’a vu). Une évolution indispensable, car en phase avec les pratiques actuelles (consultation “compulsive” du smartphone, à tout moment de la journée et sur des durées brèves).
En un mot, e-learning et digital learning ont le potentiel de booster l’expérience collaborateur, qui reste la voie royale vers l’acquisition pérenne de compétences, quelles qu’elles soient : techniques, comportementales ou transversales !